Mission « Demandeurs de protection internationale »

350 places d’hébergement gérées par le Samusocial sous mandat de l’Agence fédérale Fedasil pour les personnes en demande de protection internationale.

L'accueil des demandeurs de protection internationale en 2019

  • 844 personnes hébergées
  • 672 hommes seuls
  • 9 femmes seules
  • 46 personnes en familles dont 24 adultes et 22 enfants
  • 117 MENA

Missions

Le public hébergé dans le centre pour demandeurs de protection internationale du Samusocial bénéficie des services spécifiquement prévus par la « loi accueil » :

  • Un centre d'accueil de 350 lits

    En janvier 2019, le centre pour demandeurs de protection internationale d’Ixelles a fermé ses portes.
    Le centre situé à Neder-Over-Hembeek accueille depuis les 250 résidents précédemment hébergés à Ixelles, en plus de 100 résidents supplémentaires, à la demande de Fedasil. 

    Le centre propose :

    • Un hébergement (incluant 3 repas par jour) et une aide matérielle de base (produits d’hygiène…).
    • Un accompagnement social dans les démarches administratives et une assistance juridique, tout le temps de la procédure.
    • Des consultations paramédicales avec une coordination médicale :  2 infirmières assurent une permanence quotidienne, supervisée par un médecin. Les besoins médicaux et psychologiques de chaque résident sont évalués à l’entrée dans le centre.
    • La possibilité de participer au travail communautaire et de se voir octroyer de l’argent de poche une fois par semaine.
    • L’accès à des cours de langues et à des cours d’intégration.
    • L’amélioration des conditions de vie des résidents via l’organisation d’activités ludiques et sportives.

Observations sur le public accueilli

Repartition des 844 personnes accueillies (mandat Fedasil)

Hommes seuls (79.62%)Mena (13.86%)Personnes en famille (5.45%)Femmes seules (1.07%)Hommes seuls (672)Mena (117)Personnes en famille (46)Femmes seules (9)
Hommes seuls67279,62 %
Mena 11713,86 %
Personnes en famille465,45 %
Femmes seules91,07 %

Nationalités les plus représentées

Autre (316 / 37,44%) Palestine (150 / 17,77%) Afghanistan (90 / 10,66%) Syrie (68 / 8,06%) Guinée (50 / 5,92%) Maroc (48 / 5,69%) Irak (40 / 4,74%) Sénégal (30 / 3,55%) Erythrée (26 / 3,08%) Soudan (26 / 3,08%)
Autre31637,44 %
Palestine15017,77 %
Afghanistan9010,66 %
Syrie688,06 %
Guinée505,92 %
Maroc485,69 %
Irak404,74 %
Sénégal303,55 %
Erythrée 263,08 %
Soudan263,08 %

Fin de séjour

  • 4 cas de figure possibles pour les personnes quittant le centre :

    • L’obtention d’un statut de protection internationale (réfugié ou protection subsidiaire). La plupart des résidents intègrent une « Initiative Locale d’Accueil » (ILA), le temps de leur transition vers un logement privé.
    • Le transfert vers un autre centre d’accueil du réseau d’hébergement de l’agence Fedasil.
    • La réception d’un « Ordre de Quitter le Territoire » (OQT). Ces personnes se voient désigner une « place-retour » dans un centre en Belgique.
    • La renonciation à l’hébergement : certains résidents quittent le centre pour aller en logement privé avant la fin de la procédure ou quittent la Belgique.

Evolution de la mission

Ouverture de 20 places pour MENA

Dans le courant du mois de juin, Fedasil nous a mandatés pour l’ouverture de 15 lits pour Mineurs Etrangers Non Accompagnés (MENA). En fin d’année, ce sont encore 5 places MENA supplémentaires qui ont été ouvertes.
Jusqu’à 20 jeunes étaient donc accueillis deux à trois jours, parfois jusqu’à deux ou trois semaines avant d’être orientés vers un Centre Ouvert d’Orientation (COO) ou une autre structure Fedasil étant donné le nombre élevé de MENA en demande d’accueil en 2019.

Le projet "Reach out"

En mai 2019, à la demande de Fedasil, les femmes isolées et les familles sont transférées vers d’autres structures et des places sont libérées dans le cadre du projet « Reach Out » lancé par Fedasil. Ce projet cible les migrants sans papier et à la rue (plus particulièrement les migrants en transit) et a pour objectif de les informer sur leurs droits en Belgique (possibilités d’accueil et de soutien social) et sur les possibilités de retour.

Le Samusocial offre dans ce cadre une place temporaire (7 jours renouvelables une fois) aux personnes souhaitant introduire une demande de protection internationale ou ayant le souhait d’effectuer une demande de retour volontaire. Un accompagnement spécifique leur est proposé au sein du centre en collaboration avec Fedasil et la mission « sans-abri » du Samusocial (équipes mobiles et travailleurs sociaux des centres d’accueil).

 

Perspectives

  1. Amélioration de l'accueil au niveau des infrastructures d'hébergement, tenant compte des contraintes budgétaires et techniques.

  2. Poursuite des démarches menées avec les équipes et avec l'agence Fedasil afin d'améliorer la qualité de l'offre de services.

Rencontre avec Elise, animatrice-éducatrice au centre de Neder-Over-Hembeek

Elise, comment s’organisent les activités dans le centre de Neder-Over-Heembeek ?

"Je suis responsable de la programmation des activités chaque semaine. Je tâche de varier au maximum les activités de la semaine et d’atteindre le plus de personnes possibles. Nous allons au moins une fois par semaine au cinéma. C’est une activité très appréciée ! Sinon, cela peut être une activité sportive, culturelle ou plutôt manuelle, de type bricolage ou dessin, pour que tout le monde s’y retrouve. J’adapte aussi le programme en fonction de l’agenda culturel, ludique et sportif de la région…Tout ce qui peut leur permettre de découvrir notre culture et ce que Bruxelles peut offrir."
Comment trouver des activités qui plaisent à tous ?
"Les résidents du centre ont pour la plupart entre 20 et 40 ans. Une de mes victoires personnelles : les quelques personnes âgées isolées que nous accueillons commencent à participer aux activités ! Elles dépassent ainsi leurs craintes ou parfois la barrière de la langue, en acceptant d’aller voir un film en français, par exemple. Toutes ces sorties apaisent les tensions, créent du lien entre les travailleurs et les résidents. Simplement, elles rendent la vie au jour le jour plus agréable. Ils découvrent de nouvelles choses, qu’ils ont envie de partager avec leurs proches, ce qui explique pourquoi ils prennent beaucoup de photos. C’est important pour eux de leur montrer qu’ils continuent à vivre."
Peut-on parler d’une vie de communauté au sein du centre ?
"Oui, je pense que cette communauté existe dans une certaine mesure. Par exemple, il y a certaines activités qui se mettent en place sans notre intervention. Un de nos résidents coiffe les autres, beaucoup se portent volontaires pour accompagner un ami chez le médecin, rendre visite à nos résidents hospitalisés ou même jouer les traducteurs si besoin. Toutes ces initiatives indépendantes sont encouragées et permettent de créer autant de lien social que les activités que nous proposons. Les résidents ont aussi la possibilité d’avoir une activité rémunérée dans le centre, ou même à l’extérieur, quand leur situation administrative le permet. Pour résumer l’ambiance qui réside dans le centre, une expression très utilisée en Afrique revient souvent dans la bouche des résidents : “On est ensemble”. Je la trouve très juste !"