Mission « Sans-abri » - L’hébergement

L’accueil des familles

Stabiliser la famille, veiller à l’équilibre des enfants et rechercher des solutions d’hébergement à plus long terme.

L'accueil des familles en 2019

  • 650 familles
  • 2.217 personnes dont 1.290 enfants

Infrastructures d'accueil des familles

Les centres d’accueil d’urgence pour l’accueil immédiat avant éventuelle orientation vers l’un de nos deux centres d’hébergement spécifiques pour l’accueil des familles avec enfants, offrant un accueil en chambres privatives (une famille par chambre) :

Les centres familles offrent un accueil résidentiel 24/24 et des espaces de vie collective propices à la cohésion sociale : réfectoire, vestiaire, salle des devoirs, salon TV, salle informatique, salle polyvalente, bibliothèque, salle d’activités, infirmerie.

Equipes

  • Des coordinateurs.rices,
  • Des assistants sociaux,
  • Des éducateurs,
  • Des psychologues,
  • Des puéricultrices,
  • Du personnel polyvalent, cuisiniers, portiers, techniciens …

 

Missions des centres Familles

  • Permanence psychosociale et encadrement éducatif

     

    Les assistants sociaux offrent une écoute et un plan d’accompagnement aux résidents de nos centres, soit :

    • Démarcher pour obtenir le recouvrement de leurs droits sociaux (Revenu d’Intégration, allocation de chômage ou d’invalidité, mutuelle, etc) ;
    • Mener les éventuelles procédures de régularisation, de regroupement familial ou encore de séparation urgente et/ou provisoire …
    • Offrir une guidance sur des questions comme la médiation de dettes, la recherche de logement et l’insertion socio-professionnelle (CV, recherche d’emploi et/ou de formations). En 2019, démarrage du projet « Home suite Home », qui vise à préparer les familles au départ vers un logement privé, à travers des ateliers facilitant la recherche (appels aux propriétaires, présentation, budgétisation..).

    Les éducateurs :

    • Garantissent le respect des règles et de la vie en communauté. En 2019, l’accent a été mis sur la sécurisation du centre avec l’installation de caméras supplémentaires ;
    • Assurent un suivi soutenu de toutes les questions relatives à la scolarisation (inscription et suivi, soutien scolaire et école des devoirs avec les bénévoles) ;
    • Organisent des activités pédagogiques, culturelles, ludiques, sportives. En 2019, les éducateurs du Centre Familles ont pu assurer 347 activités, tant en interne qu’en externe. Les séances de Shiatsu proposées par des élèves de 4eme année de l’Ecole Bruxelloise de Shiatsu Thérapeutique se sont développées à raison de 2 séances par mois.
  • Consultations et suivi médical

     

    L’infirmière assure :

    • Le suivi des personnes souffrant d’une pathologie lourde/chronique ;
    • Les conseils quant à la contraception et la prévention des maladies sexuellement transmissibles, auprès des jeunes plus particulièrement ;
    • Le suivi des éventuelles épidémies sévissant dans le centre ;
    • L’orientation des personnes accueillies vers des structures externes (maisons médicales, hôpital, ONE, plannings familiaux…).
  • Cellule « Petite enfance et soutien à la parentalité »

     

    Dans chaque centre, une psychologue et une puéricultrice sont engagées à temps plein pour gérer une permanence petite enfance et assurer un soutien à la parentalité, soit :

    • Un soutien matériel (distribution de langes, biberons, tétines…) et psychologique (écoute, accompagnement, conseils) ;
    • Un suivi régulier, formel et/ou informel, des enfants afin d’identifier les éventuels comportements questionnants et d’en assurer le suivi ;
    • L’accompagnement dans des démarches diverses : recherche de crèches, suivi pré- et/ou postnatal … ;
    • La garde d’enfants lorsque les parents s’absentent pour effectuer des démarches ;
    • La mise à disposition d’une salle de puériculture et garderie dotée de jouets, tapis de jeux et équipements (espaces de change, baignoires …).

    La cellule organise diverses activités régulières : les espaces de parole « Jeudis de la femme », les repas des nourrissons, l’atelier de « lecture active en famille », les sorties « bébés en vadrouille », etc.

Observations sur les familles accueillies

En 2019, les centres du Samusocial ont accueilli 650 familles, soit 2.217 personnes dont 927 adultes/parents et 1.290 enfants ou jeunes adultes.

Situation administrative des personnes en famille accueillies*

CI / Passeport UE (23.64%)Non communiqué (23.32%)CI / Passeport hors UE (22.35%)Carte de séjour belge (12.73%)CI / Passeport belge (9.73%)Carte de séjour UE (4.49%)Annexe (n°...) (3.74%)CI / Passeport UE (23,64 %)Non communiqué (23,32 %)CI / Passeport hors UE (22,35 %)Carte de séjour belge (12,73 %)CI / Passeport belge (9,73 %)Carte de séjour UE (4,49 %)Annexe (n°...) (3,74 %)
CI / Passeport UE23,64 %
Non communiqué23,32 %
CI / Passeport hors UE22,35 %
Carte de séjour belge12,73 %
CI / Passeport belge9,73 %
Carte de séjour UE4,49 %
Annexe (n°...)3,74 %

*Les données de ce graphique concernent uniquement les personnes majeures.

  • 22,46% des personnes accueillies dans les Centres Familles en 2019 sont en ordre de papiers sur le territoire, elle sont belges ou possèdent un titre de séjour régulier.
  • 26,84% possèdent des papiers européens (carte d’identité, passeport, carte de séjour), nombre d’entre-eux sont irréguliers sur  le territoire (statut de touriste expiré après 3 mois à défaut de pouvoir enregistrer une adresse de résidence à la commune).
  • 22,35% possèdent un passeport extra-européen, la plupart de ces personnes sont irrégulières sur le territoire également.
  • 23,32% des personnes ont refusé de communiquer le statut de leur séjour sur le territoire. On considère que la majorité d’entre-elles sont sans titres de séjour valables.
  • Les personnes titulaires d’une annexe sont en démarche ou en fin de démarche auprès de l’Office des Etrangers, certaines sont en situation régulière, d’autres non.

On peut donc estimer que 60 à 70% des familles accueillies en 2019 sont irrégulières sur le territoire belge.

Nationalités des personnes en familles accueillies*

Hors UE (44.33%)UE hors belge (29.52%)Belge (15.46%)Non communiqué (10.24%)Apatride (0.45%)Hors UE (44,33 %)UE hors belge (29,52 %)Belge (15,46 %)Non communiqué (10,24 %)Apatride (0,45 %)
Hors UE44,33 %
UE hors belge29,52 %
Belge15,46 %
Non communiqué10,24 %
Apatride0,45 %

*Les données de ce graphique concernent uniquement les personnes majeures

Sur les familles accueillies par le Samusocial en 2019 :

  • 15,46% sont belges ;
  • 29,52% sont européennes (non belges) ;
  • 44,33% sont extra-européennes.

Détail nationalités UE*

Roumanie (39.45%)Belgique (34.36%)Slovaquie (11.16%)France (3.09%)Autres (11.93%)Roumanie (39,45 %)Belgique (34,36 %)Slovaquie (11,16 %)France (3,09 %)Autres (11.93%)
Roumanie39,45 %
Belgique34,36 %
Slovaquie11,16 %
France3,09 %
Bulgarie2,54 %
Italie2,43 %
Espagne2,32 %
Portugal1,77 %
Pays-Bas0,66 %
Autriche0,44 %
Pologne0,44 %
Allemagne0,22 %
Croatie0,22 %
Hongrie0,22 %
Suède0,22 %
Grèce0,11 %
Irlande0,11 %
Royaume-Uni0,11 %
Slovénie0,11 %

*Les données de ce graphique concernent uniquement les personnes majeures

Parmi les familles européennes accueillies en 2019 au Samusocial :

  • 53,92% sont originaires des pays d’Europe de l’Est : Roumanie (39,45%), Slovaquie (11,16%), Bulgarie (2,54%) …
  • 34,63% sont belges.

Causes de rupture déclarées*

Migration (32.77%)Non communiqué / Refus de répondre (23.86%)Perte de logement privé (20.69%)Autre (13.56%)Victime de violence conjugale (9.11%)Migration (32,77 %)Non communiqué / Refus de répondre (23,86 %)Perte de logement privé (20,69 %)Autre (13,56 %)Victime de violence conjugale (9,11 %)
Migration32,77 %
Non communiqué / Refus de répondre23,86 %
Perte de logement privé20,69 %
Autre13,56 %
Victime de violence conjugale9,11 %

*Les données de ce graphique concernent uniquement les personnes majeures

La migration constitue la cause de rupture majeure des familles accueillies.
La catégorie « Autre » concerne : les sorties d’institution (Maison d’accueil, Maison de repos…),  les personnes identifiées comme « victimes » (vol, agression…), les problèmes financiers, la santé physique ou mentale …

9% des familles accueillies sont des familles monoparentales dont le parent (une femme dans la majorité des cas pour 2019) est victime de violences conjugales. 

Sources de revenus*

Aucun (45.67%)Non communiqué (31.66%)RIS (CPAS) (9.52%)Emploi (3.74%)Allocation familiale (2.99%)Chômage (2.03%)Autre (4.39%)Aucun (45,67 %)Non communiqué (31,66 %)RIS (CPAS) (9,52 %)Emploi (3,74 %)Allocation familiale (2,99 %)Chômage (2,03 %)Autre (4,39 %)
Aucun45,67 %
Non communiqué31,66 %
RIS (CPAS)9,52 %
Emploi3,74 %
Allocation familiale2,99 %
Chômage2,03 %
Autre4,39 %

*Les données de ce graphique concernent uniquement les personnes majeures

La proportion de personnes n’ayant aucune source de revenu dépasse les 45%. Rappelons que l’une des premières priorités de l’accompagnement social mis en place par nos équipes est l’ouverture de droits (revenu d’intégration, chômage, allocations sociales, mutuelle, etc.)
La catégorie « Autre » concerne les sources de revenus suivantes : une mutuelle, un travail non-déclaré, la pratique de la « manche », un revenu ou une pension handicap, tout autre type de pension ou une Garantie de Revenus Aux Personnes Âgées (GRAPA) …

Orientations sortantes

Logement privé (31.58%)Maison d'Accueil (17.29%)Fedasil (15.04%)Autre (9.77%)Hébergement par la famille / ami (9.77%)Retour volontaire au pays (9.02%)Retour au domicile personnel (5.26%)Transit hors Office des Étrangers (1.5%)Logement privé (42)Maison d'Accueil (23)Fedasil (20)Autre (13)Hébergement par la famille / ami (13)Retour volontaire au pays (12)Retour au domicile personnel (7)Transit hors Office des Étrangers (2)
Logement privé4231,58 %
Maison d'Accueil2317,29 %
Fedasil2015,04 %
Autre139,77 %
Hébergement par la famille / ami139,77 %
Retour volontaire au pays129,02 %
Retour au domicile personnel75,26 %
Transit hors Office des Étrangers21,5 %
Mise en observation10,75 %

133 familles* ont pu être orientées par nos services d’accompagnement avant le 31 décembre 2019.

Parmi elles, 42 familles ont directement été orientées dans un logement privé et 23 familles dans une maison d’accueil offrant un hébergement sur le moyen terme et un accompagnement vers la réinsertion à long terme.

*Ce chiffre ne concerne que les personnes directement orientées par nos services d’accompagnement. De nombreuses personnes trouvent des solutions par elles-mêmes ou par leur réseau d’aide.

Perspectives

  1. Centre Woluwé-Saint-Lambert

    • Mise en conformité du centre à l’ordonnance du 18 juin 2018.
    • Concrétisation du projet « Home suite Home » (accompagnement à la recherche de logement privé).
    • Accompagnement à l’utilisation des nouvelles technologies.
    • Sécurisation du centre.

  2. Centre d'Evere

    • Pérennisation du dispositif.
    • Sécurisation du financement de la permanence Petite Enfance (actuellement financée grâce un financement annuel Viva For Life).

Focus sur les centres familles spécifiques

Les activités "femmes" au sein des Centres Familles : une parenthèse dans le quotidien

Femmes seules, femmes enceintes, mères de familles, femmes victimes de violences conjugales… Les femmes sans abri constituent un public particulièrement vulnérable. C'est pourquoi le Samusocial leur accorde un accueil inconditionnel, et organise des activités qui leur sont  spécifiquement dédiées au sein de nos centres Familles.  Sacha, (puéricultrice), Valentine, (psychologue), Norma et Perle (éducatrices) partagent leur impression :

  "En arrivant dans le centre, la majorité des personnes sont préoccupées par l’urgence de devoir sortir de leur situation de sans-abri. La perte de confiance en soi et le découragement lié aux démarches sont assez fréquents. Si ces aspects ne sont pas pris en charge, cela peut entraîner des conflits intra et inter-familiaux. Les activités-femmes leur permettent de se poser, de s’éloigner d’un quotidien difficile. De plus, l’existence de la halte-garderie mise en place dans le cadre de la Cellule Petite Enfance, permet aux mamans de déposer leurs enfants le temps de l’activité : elles peuvent ainsi se distancier de leur rôle de mère un moment.  Il s’agit donc avant tout de créer du lien. Entre femmes, mais aussi entre elles et les équipes. Rencontrer les femmes dans une atmosphère moins formelle qu’en entretien, permet de ‘dédramatiser’ les fonctions incarnées par les travailleurs : certaines hébergées peuvent trouver difficile d’exprimer une demande dans un contexte où elles se sentent dépendantes.   Et puis l’activité agit comme un facilitateur social. Le réseau social étant souvent perçu comme une ressource, des amitiés naissent et se renforcent à travers ces rencontres. Ces liens leur sont bénéfiques durant leur hébergement et parfois après leur sortie du centre."